vendredi 14 octobre 2016

Le passage

Je prévois combien de fois la vie ira te frayer quand tu dois prendre les décisions importantes pour toi-même. C’est dur, mais aussi nécessaire. 
Tu regarderas ta chambre, la maison où tu habites. Tu te souviendras des saveurs et de l’ambiance de nos petits déjeuners en famille. Tu passeras tes yeux sur l’étagère, rempli de livres et de petites histoires que nous avons lus ensemble plusieurs fois. La fenêtre, toujours ouverte, toujours ensoleillé, permettra que tu sentes par la première fois l’immensité du monde dehors. Au même temps, les murs qui ont toujours nous protégés te donneront la certitude de tout ce qui est fort, ne tombent jamais. 
C’est possible que tu penses à tes amis. Mais je ne doute pas que tu penseras à ta petite amie. Dans ce moment-là, elle sera aussi dans la tempête de pensées aléatoires et sans aucun sens. Vous serez frappés par l’insécurité de la solitude. Ton cœur essayera d’être plus puissant que ton raisonnement. Tu essayeras de rester chez nous. Dans le fond de ton être, pourtant, une force puissante te dit que ta vie changera et que l’adresse où tu habites ne sera que le quai que tu utilises pour te guérir des intempéries du cœur. 
Donc, courage mon cher fils. Ne crains pas le futur. Ne laisse pas que les illusions te détournent de ton chemin. Les passions à ton âge sont une espèce d’entrainement pour les pas plus défiants de ta vie : Ne te laisse pas dominer par les cheveux charmants, la peau fraîche, les corps que flairent à sexe et les sourires licencieux. Ne permets pas que le chant des sirènes te détourne de ton chemin. Écoute-les, goûte-les mais sans t’émouvoir. 
Tu penses, à ce moment, que c’est un défi un peu difficile de réussir. Non, ce n’est pas la vérité. C’est plutôt un entrainement pour que tu apprends à s’aimer plus qu’aimer les autres. Ce n’est pas être égoïste : S’aimer c’est faire de bons choix, c’est être juste avec soi-même. C’est être libre, sans ressentiments. 
Quand nous essayons d’être adultes, nous avons de grands défis devant nous : les rapports amoureux, la santé et le travail. Le premier est sans doute le plus grave, la cause de la majorité des chagrins de la vie : Quand il n’est pas bien réussi, il menace la santé et le travail. Motivés par l’égoïsme et par la méchanceté, c’est possible qu’on t’oblige à faire des choses qui vont contre tes convictions et tes désirs. Celles ne sont pas dignes de vivre avec toi. C’est comme Salomé qui a demandé la tête de Jean Baptiste. Laisse-les. N’abandonne jamais tes valeurs. Suis avant et ne regarde pas en arrière. 
Il faut savoir attendre l’ordre naturel des choses. Maintenant, c’est à toi. C’est à l’heure de donner les premiers pas seul, pour que tu commences à gagner confiance à ton chemin. Tout dans la vie est réglé par une force supérieure et tout bouleversement est à cause de la méconnaissance de cette force. Ne veuille pas que les événements arrivent avant. Courage ! Ne souffre pas longuement : à chaque jour suffit sa peine. Je serais toujours avec toi, nous sommes liés par le sentiment. La porte et les fenêtres seront toujours ouvertes. 

Frederico Ferreira

Texte aussi publié sur l'addresse: https://lerevelarealite.wordpress.com/2016/10/15/le-passage/#

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