mercredi 18 janvier 2017

L’Art de Faire Apprendre

Dans mon pays, il y a la croyance générale que nous n’oublions pas nos maîtres, surtout ceux qui ont eu la capacité de semer sur le terrain aride de l’apprentissage.

Pour moi, il y a quelques-uns qui sont même remarquables, surtout ceux des lettres et de littérature comme M. Silvio et mes chères professeures de langue étrangère.  Dans les expériences innombrables, il a été le premier capable de me montrer la beauté de ma langue maternelle, de la grammaire, le plaisir de l’écriture. À ce moment-là, à 15 ans seulement j’ai commencé à écrire des poèmes.  Quand j’en avait beaucoup pour lui montrer, je l’ai fait et, même avec les imperfections, il m’a encouragé à continuer d’écrire :  Ne t’arrête jamais ! et moi, je suis son conseil.  Mais, non seulement il m’a aidé à découvrir le plaisir de l’écriture, mais aussi de la lecture.   Dans sa salle, il y avait un lieu plein de livres, de la bonne littérature et il nous disait toujours : c’est à vous ! Prenez ce que vous voulez ! Il n’y a pas besoin de me dire ce que vous faites. Je sais que vous avez de la responsabilité. 

Grâce à son comportement libéral il nous a montré le vrai poids de la liberté. Soit par cette question avec ses livres, soit parce qu’il nous donnait nos propres examens à corriger et donner la note, personne n’était capable de le tricher.     

Quand j’ai commencé à étudier dans ce collège-là où il travaillait, il était déjà malade.  Il souffrait de leucémie et parfois il s’absentait pour se faire traiter de ses crises.   Les cours étaient assurés par un pauvre professeur remplaçant, encore très loin de la lumière de sa connaissance et de son talent, une fois qu’il était le maître par excellence.

Aujourd’hui, à 44 ans, je continue à apprendre et maintenant c’est avec mes chères professeures de français.  La belle langue m’a touché directement au cœur et pour moi, le plaisir est encore plus fort parce qu’elles m’ont aidé à concrétiser un rêve ancien.   Peut-être inexplicable, mais dès que j’étais très petit j’avais le souhait de parler français.

J’ai commencé par un cours intensif et j’étais heureux parce qu’il y avait un seul élève avec moi et parce qu’il connaissait déjà le français.  Toujours préoccupée avec le contenu et notre succès, la professeure nous demandait si elle pouvait approfondir le contenu un peu plus. Etant courageux, la réponse était souvent positive et j’avais un avancement incroyable me permettant d’avancer d’un an et demi le temps normal de toute la formation officielle de la Langue Française.  Daniela a semé sa connaissance sur un sol prolifique et a choisi les semences capables de fournir la bonne récolte à jamais.  

Après cette introduction à corps perdu, j’ai commencé la période de la découverte.  Si Daniela m’a introduit à la grammaire, c’était avec Raquel que j’ai plongé dans la littérature française.  Ce qui au début était la préférence par rapport aux autres pays – excepté le mien -  concernant les auteurs et en considérant la forme et le contenu des romans, s’est transformé en l’attachement, le plaisir, la soif de connaissance, la contemplation absolue.  Elle m’a fait découvrir le panthéon de dieux consacrés par l’Art.

Et pour finir - mais ce n’est pas encore la dernière brique dans cette construction linguistique et culturelle, de beauté et d’amitié, ou même la dernière pluie qui est tombée sur les semences plantées il y a quelques années - Marilda m’a fait réjouir la sensation d’être conduit par un chemin sans m’apercevoir où j’allais, avec tendresse et beaucoup de sensibilité, elle m’a fait reconnaître que la beauté de la langue existe non seulement dans les œuvres célèbres des auteurs classiques, mais aussi dans les petits recueils et qui sont fleuris dans les champs parfumées de la Francophonie. 

Frederico Ferreira

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